Voir aussi:
PICCIOTTO MR, ZOLI M, LÉNA C, BESSIS A, LALLEMAND Y, LE NOVÈRE N, VINCENT P, MERLO-PICH E, BRÛLET P, CHANGEUX JP (1995). Abnormal avoidance learning in mice lacking functional high-affinity nicotine receptor in the brain. Nature 374 : 65-67.
MARUBIO LM, ARROYO-JIMENEZ MM, CORDERO-ERAUSQUIN M, LÉNAéna C, LE NOVÈRE N, DE KERCHOVE d'EXAERDE A, HUCHET M, DAMAJ MI, CHANGEUX JP. Reduced nicotine-elicited antinociception in mice lacking the neuronal nicotinic alpha-4 subunit. Soumis pour publication. ]
De nombreuses études d'hybridation in situ ont été réalisées afin de détecter
les sous-unités du nAChR présentes dans le système nerveux du rat adulte
[134,80,335,334,90,299,284,53]
et embryonnaire [161,372]. Cependant, la distribution de
l'ARNm d'6 n'avait pas été décrite en détail. Ici, je
présente une étude détaillée de la distribution de l'ARNm
d'
6 dans le système nerveux central du rat adulte. Les motifs de
marquage, ainsi que la codistribution d'
6 avec les autres
sous-unités du nAChR nous amène à penser que les nAChRs contenant
cette sous-unité contribuent à certains des effets pharmacologiques
documentés de la nicotine.
La méthode d'hybridation in situ avec oligonucléotides radio-marqués est décrite en détail dans [354]. Voir le chapitre 5 pour les fondements théoriques de l'expérience.
Après analyse des structures secondaires de l'ARNm par le
programme STEMLOOP de la suite WISCONSIN du GCG
[85], les séquences des sondes sont choisies dans des
régions uniques en séquence au sein de la famille, dépourvues de
structures secondaires putatives, contenant à peu près 50-60 %GC. Les
oligonucléotides furent synthétisés à l'aide d'un synthétiseur
d'ADN Cyclone (Biosearch inc.) ou commandés à la société Genset
(Paris, France). Les sondes sont décrites dans le tableau 12.1.
cible | accession | position | Séquence de l'oligodésoxynucléotide | %GC | Tm |
![]() |
L10077 | 1425 | 5'-CTCCAGCATCCATGTTAGTCTCTAGCCAATGGTATGAGGGGCTGA-3' | 51 | 75,6 |
![]() |
L31621 | 1040 | 5'-CCCAAGTGGGCATGGTGTGTGTGGTTGGAGTTCTATAGTGCAC-3' | 53 | 76,2 |
![]() |
L31621 | 1138 | 5'-GCGCCGTAGAAGGTCCTCGTCTTAGGAGTGTCCCCCTCACCACTG-3' | 62 | 83,5 |
![]() |
L31621 | 215 | 5'-GGACACCTCAAACTGGATGATGACTGGATGGGACACATTAGCCAC-3' | 51 | 75,6 |
![]() |
L31621 | 623 | 5'-CTCCCAGTAGTCCTTGCGGTTCATGGAGGAGCCGATGAGGACCAG-3' | 58 | 80,6 |
![]() |
M15681 | 1389 | 5'-GCTGCTTCTTGGGAGCTGGGCACATGCTGGACACTCAGGGACCTG-3' | 62 | 83,5 |
![]() |
5'-GAAGTCCAGTTGGTCCACACGGCTGTGCATGCTCACCAAGTCAAT-3' | ||||
![]() |
J05231 | 1076 | 5'-CCGAGATTTAGGTCCAGCCCCACTCTCGGCTTCTTCTCTCTGAGT-3' | 56 | 79,2 |
![]() |
L08227 | 325 | 5'-TCAAAGTGCACCGTGACGGGATCAGAAACGTTTTCCACTGGCCGG-3' | 56 | 79,2 |
![]() |
L08227 | 1575 | 5'-GCCCCACAGTTCCAAACACACAGACGATTATAAACACCCAGAGGA-3' | 49 | 74,2 |
![]() |
5'-TCAAGATGCACCGTGACGGGATCGGAGACATTCTCCACCGGCCGG-3' | ||||
![]() |
5'-GCCCCACAGTTCCAAACACACAGACAATTATAAATACCCAAAGGA-3' | ||||
![]() |
5'-CCTGCACTCAGCTCCACACTGGCCAGGCTGCAGCGCCGAG-34 | 70 | |||
![]() |
5'-ATCATGTGTTGGGGAGCAGGCCAAACGGCCACATACGACCCCAGA-34 | 58 | |||
![]() |
L31622 | 1341 | 5'-AGCCAAGCCCTGCACTGATGCAGGGTTGACAAAGCAGGTACATGG-3' | 55 | 78,5 |
![]() |
L31622 | 1455 | 5'-TCGCATGTGGTCCGCAATGAAGCGTACGCCATCCACTGCTTCCCG-3' | 60 | 82 |
![]() |
L31622 | 1315 | 5'-TGACAAAGCAGGTACATGGGTCAGCCGCAGGACCTTCACCGAAGA-3' | 55 | 78,5 |
![]() |
5'-TGACAAAGCAGGTACATGGGTCAGCTGCAGGACCTTGGCGGAAGA-3' | ||||
![]() |
5'-TCGCATATGGTCCGCAATGAAGCGTACACCGTCCACAGCTTCCCG-3' | ||||
![]() |
J04636 | 1306 | 5'-CAGAACTCTTTCTCCATCGCTGGCGGGAGTCTGTTTCCTTTTGCC-3' | 53 | 77 |
![]() |
J04636 | 431 | 5'-ATTCTTCCGGATTCCAGCGTAATTTTTGGTCTGTGCATTCCTGCT-3' | 42 | 69,4 |
![]() |
J05232 | 1020 | 5'-ACCAGGCTGACTTCAAGACCGGGACGCTTCATGAAGAGGAAGGTG-3' | 55 | 78,5 |
![]() |
J05232 | 1259 | 5'-AGCTGACACCCTCTAATGCTTCCTGTAGATCTTCCCGGAACCTCC-3' | 53 | 78,5 |
TH | 5'-AGGGTGTGCAGCTCATCCTGGACCCCCTCCAAGGAGCGCT-3' | 65 | 83,4 |
Six rats Sprague-Dawley adultes (Iffacredo, Lyon, France), pesant 300-400 g, ont été utilisés. Les animaux sont tués par injection d'hydrate de chloral (1 ml de solution à 35 %); le cerveau est rapidement disséqué et congelé dans de la carbo-glace. Les tissus sont stockés à-80 °C jusqu'à la coupe.
Plusieurs âges embryonnaires et post-natals ont été examinés: E10, E11, E12, E13, E15, E17, E19, P0 and P4. Les embryons ont été datés selon [250], E0 dénotant le jour suivant l'accouplement et P0 le jour suivant la naissance. Pour chaque stade, entre deux et cinq animaux ont été utilisés. Pour le prélèvement des embryons, les mères ont été anesthésiées à l'éther.
Les tissus congelés sont coupés au cryostat (coupes de 14 µm d'épaisseur), montés à chaud sur des lames de verre recouvertes de poly-L-lysine et stockées à -80 °C (moins de 2 semaines). La procédure est mené selon le protocole de [363], modifié selon [372] et le protocole suivant. Brièvement, les coupes sont fixées avec du para-formaldéhyde 4 % durant 5 min à température ambiante, lavées dans du PBS, acétylées, et stockées dans de l'éthanol 80 % à 4 °C. Les coupes sont alors délipidées dans de l'éthanol et du chloroforme (5 min), pré-hybridées durant 2-4 h à 37 °C et hybridées durant 20 h à 37 °C sous des lamelles de parafilm. La composition du milieu de pré-hybridation (et d'hybridation) est:
Après retrait du parafilm les coupes sont initialement rincées dans de la solution saline citrate standard (SSC) 2x(0,3 M NaCl, 0,03 M citrate de sodium) à température ambiante (2 fois 5 min).
Ce lavage a été utilisé durant l'étude de la distribution des sous-unités durant l'ontogenèse.
Les coupes sont lavées quatre fois 15 min dans du SSC 2x, 50 % formamide à 42 °C puis deux fois 30 min dans du SSC 1x à température ambiante. 1 mM de di-thiothréitol est ajouté à chaque solution.
Ce lavage a été utilisé durant l'étude de la distribution des sous-unités
chez le rat adulte ainsi que chez les souris recombinées 2-/-.
Les coupes sont lavées trois fois durant 15 min dans du SSC
1x à température ambiante, puis 15 min dans du SSC
0,5x à 55 °C
(cela dépend des oligonucléotides). Les
sondes utilisées dans cette étude ont la même longueur et
approximativement le même contenu en GC. Les températures de fusion des
différent duplex oligonucléotide/ARNm, calculées en utilisant
l'équation 3 de [336], sont similaires dans les mêmes conditions
d'hybridation (0,6 M NaCl, 50 % formamide). La température du lavage le
plus stringent est égale à la Tm -20 °C
(dans 0,01 M NaCl, 0 %
formamide), afin de corriger les petites différences de contenu en GC
entre les différentes sondes. Nous avons préalablement montré que cette
température de lavage donne un rapport signal/bruit optimal, avec un
signal spécifique à peu près maximum et un faible signal non-spécifique.
Les coupes sont alors rincées 15 min dans du SSC 0,5x à température ambiante.
Ce lavage a été utilisé durant l'étude de la distribution des sous-unités
chez les souris recombinées 4-/-.
Les deux étapes de lavage réalisées dans du 0,5x SSC sont
désormais réalisées dans du 1x SSC. La température de
fusion des différent duplex oligonucléotide/ARNm est désormais
calculée selon la méthode décrite au paragraphe 11.3.2.
Après un court rinçage dans de l'eau glacé, et un gradient d'alcool elles sont séchées et exposées à un film [3H]-Hyperfilm (Amersham) puis à une émulsion photographique (NTB2, Kodak, Rochester, NY). Dans le cas des cerveaux de rats adultes nous avons utilisé un facteur de correction défini au paragraphe 11.4.1 afin de comparer quantitativement différentes expériences.
Deux oligonucléotides ou plus [tableau 12.1] ont été utilisés pour caractériser la spécificité du marquage. Par la suite, un seul oligonucléotide/ARNm a été utilisé durant la cartographie (46, 47, 51, 58, 59, 62, 131 and 133). Chaque niveau anatomique a été analysé au cours d'au moins trois (et jusqu'à cinq) expériences indépendantes.
L'analyse des motifs de marquage a été mené à la fois sur les films et les émulsions. Les coupes ont été contre-colorées au bleu de toluidine préalablement à l'identification des structures. Les définitions des aires anatomiques sont basées sur différents atlas, dont [251,250,169,314,292,111].
Une quantification relative des niveaux d'ARNm codant pour les
différentes sous-unités dans les noyaux dopaminergiques du mésencéphale a
été réalisée sur les autoradiogrammes à l'aide de l'analyseur d'image
Vidas (Kontron, Munich, Allemagne). Deux expériences différentes ont été
quantifiées. Six niveaux anatomiques ont été analysés dans l'un des
cerveaux (Bregma -4,7 à -6,3 mm) et quatre dans l'autre (Bregma -4,8 à
-6,1 mm). Après une procédure de seuillage, qui permet la rétention du
signal spécifique, le MGV et l'aire retenue sont mesurés. La densité
optique intégrée totale TOT est alors calculée à partir de la densité
optique intégrée de chaque niveau:
Après correction (COR) pour S (pour la sous-unité i,
), les résultats sont exprimés par rapport aux valeurs
de
2 (
) dans chaque expérience.
2 fut arbitrairement choisie comme référence car elle est exprimée
partout, de manière relativement homogène dans le cerveau de rat adulte.
La détermination des valeurs de Kd et Bmax pour les sondes
3 est décrite au paragraphe 11.3.2.
Le comptage des cellules sur les émulsions photographiques a été réalisé au niveau Bregma -5,3 mm. La reconnaissance des neurones est basée sur la contre-coloration des coupes au bleu de toluidine. Deux champs rectangulaires (380x250 µm) sont analysés dans chaque région. Les champs sont localisés dans la SNc et le centre de la VTA. Un neurone est considéré positif quand il est recouvert par une densité de grains au minimum de trois fois la densité du bruit de fond.
L'hybridation in situ avec oligonucléotides a été choisi afin de minimiser la reconnaissance croisée des différentes sous-unités du nAChR et de permettre des comparaisons quantitatives entre plusieurs expériences. Pour une discussion générale sur les différentes méthodes d'hybridation in situ et sur les fondements théoriques de l'hybridation des oligonucléotides voir le chapitre 11.
Les oligonucléotides peuvent être choisis dans des régions de séquences hautement spécifiques, ce qui n'est pas toujours le cas pour les sondes ARNc. Par exemple, les sondes utilisées dans les études antérieures du nAChR étaient souvent dirigées contre la séquence codante toute entière, et donc contre certaines parties hautement conservées. Afin de produire des sondes plus efficaces, les auteurs les ont souvent hydrolysées en fragments de 50-200 nucléotides, une pratique qui peut engendrer du signal non-spécifique mais également des reconnaissances croisées avec les autres membres de la même famille de gène.
L'hybridation in situ avec oligonucléotides est hautement reproductible dans (presque)
tous les tissus et avec (presque) toutes les sondes. En effet, le contrôle
des paramètres de l'expérience (i.e., concentration de la sonde,
activité spécifique et température de fusion) permet la détermination de
caractéristiques quantitatives comme le KD apparent et le Bmax.
Pour la sous-unité 3, une étude de saturation a été menée sur
l'habénula médiale avec plusieurs sondes. Dans les conditions
expérimentales décrites plus haut (en particulier, le lavage le plus
stringent effectué à Tm - 20 degC dans 0,5x SSC durant
15 min), la sonde 46 donne un KD de 0,075 nM avec un Bmax de
0,13 fmol/cm2 et la sonde 109 donne un KD de 0,17 nM avec un
Bmax de 0,19 fmol/cm2. De manière générale, nous avons vérifié
que dans cette étude les différences de marquage obtenues avec les
différentes sondes dirigées contre le même ARNm étaient < 50 %.
Le signal pour l'ARNm codant 6 est détecté dans un nombre
restreint de structures [résumé dans le tableau 12.2].
L'intervalle d'intensité du marquage varie énormément, de difficilement
détectable à très fort. Le télencéphale ne montre aucun signal spécifique
[Figure 12.1].
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Dans toutes les autres subdivisions principales du
CNS, quelques noyaux montrent des niveaux détectables
d'ARNm 6.
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|||
Télencéphale | |||||||||||
bulbe olfactif | + | ++ | + | ++ | - | ++ | ++ | - | + | ||
noyau olfactif antérieur | - | (+) | ++ | (+) | - | ++ | ++ | - | - | ||
isocortex | |||||||||||
layer II-III | - | - | + | + | - | + | ++ | - | - | ||
layer IV | - | + | + | + | - | + | ++ | - | - | ||
layer V | - | - | ++ | + | - | ++ | ++ | - | - | ||
layer VI | - | - | ++ | ++ | - | ++ | ++ | - | - | ||
formation hippocampale | - | + | + | + | - | +++ | ++ | - | - | ||
striatum | - | - | - | - | - | - | + | - | - | ||
septum | - | - | + | - | - | + | + | - | - | ||
hypothalamus | |||||||||||
noyau supra-optique | - | - | + | - | - | +++ | + | - | - | ||
noyau ventro-médial | - | - | + | - | - | - | ++ | - | - | ||
reste | - | - | + | - | - | - | + | - | - | ||
Diencéphale | |||||||||||
glande pinéale | - | +++ | - | ++ | - | - | + | - | +++ | ||
habénula | |||||||||||
habénula médiale partie dorsale | - | - | + | - | - | - | ++ | - | - | ||
habénula médiale partie ventro-latérale | - | +++ | ++ | + | - | - | ++ | - | +++ | ||
habénula médiale partie ventro-médiale | - | +++ | (+) | - | (+) | - | ++ | +++ | +++ | ||
habénula latérale | - | - | - | - | (+) | - | + | + | - | ||
thalamus | |||||||||||
noyau réticulé | - | - | + | - | ++ | - | ++ | + | - | ||
noyau antéro-ventral | - | + | +++ | - | - | - | +++ | - | - | ||
reste | - | - | +++ | - | - | - | +++ | - | - | ||
Mésencéphale | |||||||||||
noyaux dopaminergiques | - | (+) | ++ | ++ | +++ | - | ++ | +++ | - | ||
noyau mésencéphalique du trijumeau | - | - | + | - | + | - | ++ | +++ | - | ||
n. interpédonculaire | |||||||||||
partie apicale | ++ | - | - | ++ | - | + | - | - | - | ||
partie centrale | - | - | - | - | + | + | (+) | - | - | ||
partie latérale | - | - | - | - | + | + | (+) | - | - | ||
partie rostrale | ++ | - | - | ++ | - | + | - | - | - | ||
Rhombencéphale | |||||||||||
noyaux vestibulaires | - | - | + | + | - | ++ | + | - | - | ||
cervelet | - | + | - | + | - | - | + | + | + | ||
locus coeruleus | - | (+) | - | - | +++ | - | ++ | +++ | (+) | ||
noyaux moteurs | - | + | + | + | - | - | ++ | - | - | ||
noyau du tractus solitaire | - | ++ | (+) | + | - | - | ++ | - | ++ | ||
area postrema | - | ++ | ++ | + | - | - | ++ | - | + | ||
Périphérie | |||||||||||
rétine | - | + | + | ? | ++ | ? | ++ | ++ | + | ||
ganglions autonomes | - | +++ | - | ++ | - | ++ | ++ | - | +++ | ||
ganglions somato-sensoriels | - | (+) | - | - | + | - | +++ | ++ | - | ||
ganglions vestibulo-cochléaires | - | - | ++ | ? | ++ | ? | ++ | ++ | - |
Dans le diencéphale, trois noyaux sont marqués par les sondes 6,
mais avec des intensités différentes.
Le noyau thalamique réticulé montre un gradient à la fois rostro-caudal et
dorso-ventral du marquage 6 [Figure 12.2]. L'intensité
du marquage est modeste, même dans la partie rostro-dorsale.
2 et
4 sont également présentes dans le noyau réticulé bien qu'à des
niveaux moindres. La sous-unité
3 est présente mais est
difficilement détectable avec un seul oligonucléotide. En revanche si l'on
place deux sondes en tandem, le marquage apparaît nettement.
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Le marquage 6 est restreint à une petite partie de l'habénula
médiale [Figure 12.3], dans quelques cellules longeant le
ventricule. Cette distribution correspond à celle de
3. Cependant,
l'intensité du marquage
3 est plus forte. La distribution de
l'ARNm d'
6 (ou de
3) semble complémentaire de
celle d'
4. Au contraire, le marquage pour
3 et
4
est détecté à des niveaux très forts à travers toute la partie ventrale du
noyau, alors que le marquage
5 est restreint à la partie
ventro-latérale du noyau et celui de
2 est présent à des niveaux
modérés dans tout le noyau.
Dans le noyau de l'habénula latérale, nous détectons une faible marquage
pour 6 ainsi que pour
2 et
3.
![]() |
![]() |
La partie caudale du noyau supra-mammillaire est légèrement marquée par
les sondes 6 ainsi que par les sondes
5 et
2. Le
marquage pour
4 est absent ou très faible.
Le mésencéphale présente trois structures contenant du signal spécifique
pour l'ARNm d'6.
Les noyaux dopaminergiques du mésencéphale expriment une grande variété
d'ARNm codant les sous-unités du nAChR[Figure 12.6]. Le
marquage pour 6 est très fort dans la substance noire (A9),
pars compacta (SNc), la VTA (A10) et l'aire rétrorubrale
(A8) [Figure 12.4].
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Des cellules dispersées montrant un marquage de
forte intensité pour 6 sont également présentes dans la zone
péri-ventriculaire mésencéphalique et dans la substance noire pars
reticulata (SNr), correspondant peut-être au système dopaminergique
péri-ventriculaire et aux neurones dopaminergiques de la SNr. Les neurones
de la SNc et de la VTA sont marqués de manière homogène. La
sous-unité
3 est détectée à des niveaux plus faibles bien que
toujours très importants [Figure 12.5].
![]() |
Afin de déterminer si les ARNms des sous-unités 6 et
3 sont localisés dans les cellules dopaminergiques, nous avons
compté les neurones marqués par les sondes dirigées contre les deux
sous-unités du nAChR ainsi que celle dirigée contre la tyrosine
hydroxylase (TH), l'enzyme de biosynthèse des catécholamines, après
contre-coloration des coupes avec du bleu de toluidine. Approximativement
le même pourcentage de neurones (80%) de la SN et de la VTA
contiennent du marquage spécifique pour les ARNm d'
6, de
3 et de la TH [Table 12.3].
SNc | VTA | |
Tyrosine hydroxylase | 76,6 ± 2,3 | 86,4 ± 1,2 |
![]() |
83,8 ± 2,3 | 80,9 ± 1,8 |
![]() |
83,4 ± 2,3 | 83,0 ± 3,4 |
Cela montre qu'au moins
50 % des neurones TH+ (c.-à-d. dopaminergiques) contiennent également les
arnm d'6 et de
3. Cependant, le recouvrement au niveau
régional des zones marquées par les différentes sondes suggère que les
trois ARNm sont présents dans la même population neuronale.
Du signal pour les ARNm d'4,
5 et
2 est
également visible dans les noyaux dopaminergiques, mais à des niveaux plus
modérés. [Figure 12.6].
![]() |
Dans le rhombencéphale, le locus cœ>ruleus est le seul noyau
marqué par les sondes 6 (Figure 12.7). L'intensité du marquage
est extrêmement forte, au même niveau que celle des cellules
dopaminergiques du mésencéphale. Les ARNm de plusieurs autres
sous-unités sont trouvé dans ce noyau,
2 et
3 à des niveaux
modérés,
3 à un faible niveau,
4 et
5
difficilement détectables.
![]() |
Des lignées de souris n'exprimant plus les sous-unités 2
[256] et
4 ont été engendrées par recombinaison
homologue.
Dans les souris dont le gène codant
2 a été inactivé, L'hybridation in situ
montre une diminution du signal
2 de moitié chez les hétérozygotes
et une disparition totale chez les mutantes homozygotes [Figure
12.8]. L'hybridation in situ des ARNms codant les autres
sous-unités ne montre aucune différence significative entre les animaux
2+/+ et
2-/-.
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Dans le cerveau des souris 4-/-, une sonde dirigée contre la
délétion du gène
4 ne donne plus aucun signal (comme pour les
souris
2-/-, le signal est diminué de moitié dans le cerveau des
animaux hétérozygotes) [Figure 12.9]. En revanche, avec
une sonde dirigée contre une partie du gène en 3' de la délétion, on peut
noter une persistance du marquage. Cela montre que le messager est
toujours présent même si il n'y a plus formation de protéine
fonctionnelle.
Aucune modification d'expression significative des sous-unités
non-recombinées n'est décelable dans le cerveau de ces souris.
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---|
La distribution des ARNm codant les différentes sous-unités
varie d'une sous-unité à l'autre mais est bien définie pour chaque
sous-unité. Michele ZOLI et moi-même avons observé la mise en
place de cette distribution durant le développement embryonnaire et
peri-natal. Deux sous-unités (
3 et
4) ainsi que
deux sous-unités
(
2 et
4) ont été particulièrement
étudiées. L'expression observée apparaît très tôt (dès le début de la
neurogenèse), et suit la différenciation neuronale . Le marquage est
réparti uniformément dans les neurones post-mitotiques. Puis, alors que
4 et
2 restent exprimées très largement mais à un niveau
modéré, l'expression de
3 et
4 se restreint à quelques
noyaux particuliers où elle atteint des niveaux très élevés. La mise en
place de l'expression de la sous-unité
4 suit la progression
caudo-rostrale des terminaisons cholinergiques. Une distribution de
type adulte des transcrits est acquise dès le début de la vie postnatale.
Trois principaux motifs développementaux ont été identifiés:
(1)- Dans la majorité des cas étudiés (rhombencéphale, moelle épinière
[Figures 12.10 et 12.11], ganglions somato-sensoriels[Figure
12.12]) les quatre sous-unités sont initialement exprimées puis,
durant le développement prénatal subséquent, le niveau d'expression de
certaines de ces sous-unités devient progressivement indécelable
(4 dans les ganglions autonomes,
3 et
4 dans la
majeure partie du cerveau et la moelle épinière,
4 et
4
dans les ganglions des racines dorsales,
3,
4 et
4
dans les ganglions somato-sensoriels).
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![]() |
![]() |
(2)- Certaines sous-unités sont initialement exprimées et le reste
durant tout le développement (3,
4,
2 et
4
dans la rétine,
3,
2 et
4 dans les ganglions
autonomes,
4 et
2 dans les ganglions
vestibulo-cochléaires).
(3)- Dans le cas du néo-cortex, 3 et
2 sont initialement
exprimées (E12-E13) puis
3 disparaît (E15) et est remplacée par
4 (E17-E19)[Figure 12.13].
![]() |
Depuis le premier report de l'existence de la sous-unité 6
[180] la connaissance de la signification fonctionnelle de
cette sous-unité n'a que peu progressé. Ici nous montrons que
l'ARNm d'
6 est restreint à quelques noyaux
spécifiques dans le cerveau. La quantité d'ARNm
6
est particulièrement haute dans les noyaux catécholaminergiques
(les noyaux A6, A8, A9 et A10) et modérée ou faible dans le noyau
réticulé du thalamus, l'habénula latérale et médiale et le noyau
supra-mammillaire. Cette distribution correspond à celle
mentionnée dans le tableau de [90] et au marquage
immuno-cytochimique observé par [136]. En plus,
d'autres noyaux sont positifs, comme le noyau interpédonculaire et
le noyau mésencéphalique du trijumeau. Au contraire de ce qui est
rapporté par [135], aucun marquage n'a été détecté
dans l'aire prétectale antérieure.
Pour cette étude nous avons utilisé l'hybridation in situ avec oligonucléotides, une
méthode largement utilisée dans le champ des LGIC
[221,366,218,219,259,260,341,353,372],
bien que différente de la méthode avec ARNc qui a été utilisée
pour cartographier les sous-unités du nAChR dans le CNS des
mammifères adultes
[335,281,334,80,90,284,299].
De manière générale, nos études réalisées avec oligonucleotides sont en
bon accord avec les études précédentes réalisées avec ARNc (avec
quelques exceptions notables, comme 5 dans l'habénula médiale).
Cependant une différence claire avec les résultats précédents est observée
quand on s'intéresse à
3 et
6. En particulier, nous voyons
un fort signal
6 et presque pas de signal
3 dans quelques
régions précédemment supposées riches en ARNm
3, à savoir
les noyaux catécholaminergiques [335]. Cette différence ne peut
être expliquée sur la base des sensibilités différentes des deux types de
méthodes, puisque dans la plupart des structures du cerveau notre
cartographie d'
3 correspond avec les précédentes [335].
3 et
6 sont phylogénétiquement très proches (voir le
chapitre 9). Les séquences de leurs
ARNm sont très proches. Puisque, selon l'étude présentée ici,
6 est presque 20 fois plus exprimée qu'
3 dans certaines
régions, il est possible qu'une sonde ARNc dirigée contre la
séquence entière d'
3 révèle également les ARNm
d'
6 (particulièrement si la sonde a subi une hydrolyse alcaline
avant l'expérience).
Nos travaux montrent que les ARNm d'6 et
3
possèdent une distribution similaire dans le cerveau. Quelques expériences
exploratoires indiquent que cela serait également le cas en périphérie.
Par exemple, dans la rétine post-natale et dans les ganglions
somato-sensoriels (comme le ganglion du trijumeau),
6 et
3
sont tous les deux détectés. Dans le cerveau, la co-localisation
d'
6 et de
3 est réalisée dans la plupart de leur zones
d'expression [Tableau 12.2]. Le marquage pour
3 est
parfois d'une intensité inférieure (noyau thalamique réticulé, noyau
interpédonculaire, locus cœruleus, noyaux dopaminergiques) et
parfois d'une intensité supérieure (habénula médiale, noyau
mésencéphalique du trijumeau) à celui d'
6. Une exception est le
noyau supra-mammillaire où l'ARNm d'
6 est détecté mais
non celui de
3. Dans ce noyau, le marquage pour
6 est très
bas, et les niveaux d'ARNm de
3 pourraient être au-dessous
du seuil de détection de la technique.
La sous-unité 6 possède tous les résidus qui ont été identifiés
comme faisant partie de composant principal du site de liaison (voir le
tableau 7.1 et l'alignement
7.2). La sous-unité
6
est donc une «vrai» sous-unité
, qui peut être engagée dans la
liaison de l'ACh. In vitro,
6 de poulet forme des
récepteurs fonctionnels avec la sous-unité
4 d'homme
[130] ou de poulet[116]. La colocalisation
extensive d'
6 et de
3 rapportée ici, supporte l'idée que
ces sous-unités pourraient s'assembler au sein d'hétéro-oligomers. Une
possibilité est que
3, comme
5, soit un troisième type de
sous-unité (en sus des types
et
«standards»). Ces
sous-unités, comme la sous-unité
1 musculaire ne participeraient
pas au site de liaison de l'ACh et n'existeraient donc que dans des
hétéro-oligomères comportant au moins 3 sous-unités différentes (voir les
paragraphes 7.2 et 9.4.2). Dans le système nerveux,
des nAChRs ont été identifiés composés de
4
2
5
[63]
3
4
5
[63,330,297] et
3
2
4
5 [62]. De manière
similaire, on peut faire l'hypothèse qu'il pourrait exister dans le
système nerveux des récepteurs comme
6
2
3.
Dans l'habénula latérale, la distribution de l'ARNm d'6
est très similaire à celle des ARNm de
2 et
3,
bien qu'il n'y ait aucune preuve directe de leur colocalisation dans les
mêmes cellules. Comme l'habénula latérale envoie des projections à la
substance noire [154], et inversement celle-ci envoie des
projections à l'habénula latérale [305,196], des
nAChRs composés de
6
2(
3) pourraient être présents
dans les deux branches de cette voie bi-directionnelle.
Si l'on considère les sous-unités du nAChR, l'habénula médiale peut être
subdivisée en trois sous-noyaux: dorsal, ventro-médial et ventro-latéral
[Figure 12.14]. 6 et
3 sont localisées dans le
sous-noyau ventro-médial, avec un gradient de la ligne médiane vers la
partie latérale (voir aussi [80]). La distribution plus
restreinte d'
6 relativement à
3 peut être due à une moindre
quantité d'ARNm, et donc à un niveau plus faible du signal. Le
seuil de sensibilité couperait alors le gradient d'expression plus près de
la ligne médiane. Goldner et coll. [136] ont également trouvé par
immuno-cytochimie la sous-unité
6 dans l'habénula médiale. La
seule photographie présentée par les auteurs montre
6 localisée
dans la région ventro-médiale. La distribution de l'ARNm
d'
4 est complémentaire de celle d'
6 et
3. La
sous-unité
4 est détectée à un niveau très faible dans le
sous-noyau ventro-médial, à un niveau intermédiaire dans le sous-noyau
dorsal et à un niveau important dans le sous-noyau ventro-latéral (voir
aussi [335,157]). Contrairement à [334], nous
trouvons un marquage pour l'ARNm d'
5 dans l'habénula
médiale. Sa distribution est restreinte au sous-noyau ventro-latéral. Un
marquage fort pour
3 et
4 est détecté dans les sous-noyaux
ventro-médial et ventro-latéral équivalent à celui décrit dans
[335,90,157]. Le marquage pour
2 est
présent de manière à peu près uniforme dans l'ensemble du noyau. Les
sous-noyaux ventro-médial et ventro-latéral correspondent aux deux tiers
ventraux de l'habénula médiale, qui sont formés de neurones cholinergiques
[192,357]. De fait, la distribution des sous-unités
3 et
4 se superpose à celle des neurones exprimant la
choline acétyl-transférase (voir les Figures 2 et 8b de [238]). Le
sous-noyau ventro-latéral semble plus riche en choline acétyl-transférase
que le sous-noyau ventro-médial [163]. Finalement, le
sous-noyau dorsal contient de forts niveaux de substance P
[64].
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L'habénula médiale était supposée, pour ce qui est du nAChR, être un
noyau homogène, contenant plusieurs isoformes différentes de récepteur
dans les même cellules. Les différents courants nicotiniques enregistrés à
partir de neurones habénulaires étaient donc assignés à de multiples
isoformes de récepteurs présentes dans une classe de cellules homogènes
[224,225,61]. Les données présentées plus haut,
en particulier celles montrant la ségrégation des ARNm
d'4/
5 et d'
6/
3, suggèrent que les isoformes
de nAChR sont, au moins partiellement, cellule-spécifiques. Sur la base
des résultats présents et antérieurs (en cultures de cellules transfectées
et par immuno-précipitation) on peut inférer les isoformes qui pourraient
être présentes dans les différents sous-noyaux [Figure 12.14].
Le locus cœruleus et les noyaux A8, A9 et A10 présentent les
plus forts niveaux d'expression de l'ARNm d'6 dans le
CNS. Ces noyaux contiennent de forts niveaux de TH et sont
responsables de la majeure partie de l'innervation noradrénergique et
dopaminergique du cerveau. L'action potentiatrice de la nicotine sur la
libération de dopamine [347,132,9] est
transmise par les récepteurs localisés sur les terminaisons (stimulation
rapide), et par les récepteurs localisés sur les soma dopaminergiques du
mésencéphale (stimulation à long terme). Les deux ensembles de récepteurs
pourraient être identiques ou différents.
L'ARNm codant 4 n'est pas détecté dans les
cellules dopaminergiques
[91,90,185]. [257]
ont montré qu'aucun courant nicotinique somatique ne persistait
dans les cellules dopaminergiques des souris
2-/-.
[55] ont clairement montré l'existence de récepteurs à haute
affinité pour la nicotine en autoradiographie dans les soma
dopaminergiques et dans les terminaisons. [256] ont montré
que l'inactivation de la sous-unité 2 entraîne une disparition
complète des récepteurs à haute affinité pour la nicotine en
autoradiographie.
Au moins une partie, si ce n'est la totalité des nAChRs de la cellule
dopaminergique nécessite donc la sous-unité 2.
Plus haut nous montrons que le marquage pour 6 est à peu près 20
fois plus intense que celui pour
3 dans les cellules
dopaminergiques ainsi que celles du locus cœruleus. Goldner et coll.
[136] ont également observé par immuno-cytochimie un fort
marquage pour
6 dans les noyaux catécholaminergiques A6,9,10. On
peut donc faire l'hypothèse que la pharmacologie observée pour la
potentiation de la libération de dopamine résulte d'un récepteur contenant
6. Signalons que Clarke et Reuben [56] trouvent que
les caractéristiques pharmacologiques des libérations de dopamine dans le
striatum et de noradrénaline dans l'hippocampe diffèrent. On possède peu
de données sur la pharmacologie des récepteurs contenant
6.
Cependant, l'identité de séquence protéique entre
3 et
6
est très forte (61 % d'identité sur la longueur totale, les différences
étant principalement localisées dans le peptide signal et la partie
variable de la boucle cytoplasmique, voir les Figures 7.2
et 10.4). Il est important de noter que tous les acides
aminés identifiés comme faisant partie du site de liaison de l'ACh
[Table 7.1] sont conservés; en particulier les
«boucles» A et C dans leur entièreté [122] sont 100 %
identiques entre les deux sous-unités. La contribution des sous-unités
3 et
6 au site de liaison pourrait donc être similaire, et
pourrait rendre compte des données pharmacologiques initialement
reportées12.1.
Bien que les niveaux d'expression des protéines puissent ne pas être
parallèle aux niveaux d'ARNm, la forte expression de 3
dans les neurones positifs pour la TH supporte l'idée que cette sous-unité
contribue à la réponse des neurones catécholaminergiques à la nicotine. A
ce stade il n'existe pas de preuve directe de l'existence d'oligomères
contenant
6 et
3 dans ces cellules. Cependant, la
co-localisation extensive des sous-unités
6,
2 et
3
indique que la formation d'un oligomère contenant ces trois sous-unités
pourrait rendre compte de la libération des catécholamines par la
nicotine.
La présence de forts niveaux d'ARNm codant la sous-unité
6 dans les neurones contenant de la dopamine pourrait être d'une
importance physiologique considérable, puisque la libération de dopamine
induite par la nicotine est supposée être à la base de ses propriétés
locomotrices et addictives [54,312,66].
Plus généralement, il a été postulé que les neurones catécholaminergiques
du locus cœruleus et des noyaux A8, A9 et A10 contrôlent
directement la dépendance physique aux drogues à accoutumance
[88,174,232,295,149]. Le
design de drogues dirigées spécifiquement contre les sous-types de
récepteur responsables de ces comportements est un challenge important de
la neuro-pharmacologie moderne. Afin d'atteindre ce but, la constitution
moléculaire exacte de ces récepteurs doit être établie. Nous proposons que
des récepteurs
6
2
3 sont des candidats probable pour
la médiation de la libération de catécholamines induite par la nicotine.